[INDOLOGY] was "Question for European Indologists"
Judit Torzsok
torzsokjudit at hotmail.com
Thu Oct 24 21:19:42 UTC 2013
Yes, it is the book you translated (as "Aspirant du Fonds National Belge de la Recherche Scientifique"). I can only speak for myself, but in Lille, most students of Sanskrit (who do Sanskrit as an option) do not have Latin and Greek as their major, although my lectureship is still at the Department of Classics (another local tradition, but one that seems to be quite wide-spread in Europe).I myself had little Latin and less Greek (much more of compulsory Russian though, which I mainly forgot, unfortunately)... Anyway, perhaps due to this background, and because I also learnt Hindi as a student, I do teach Devanaagarii. Also, without Devanaagarii students cannot have access to texts. And they actually enjoy learning a new alphabet, if they can do it at a reasonable pace (reasonable for them, that is). I use a series of exercises I devised myself, so they start with the consonants La and Ka with the vowels and we build up the whole, including the ligatures, in about 7 lessons. The grammar runs parallel to this, with exercises, for which I also use Hart's Rapid Sanskrit Method in addition to Gonda. Hart also requires students to know Devanaagarii after a couple of lessons, so that's perfect.
Judit Törzsök
Date: Thu, 24 Oct 2013 16:43:16 -0400
From: rrocher at sas.upenn.edu
To: indology at list.indology.info
Subject: Re: [INDOLOGY] was "Question for European Indologists"
Is the French Manuel de grammaire élémentaire de la langue
sanskrite to which reference has been made that which I
translated from Gonda's original German (full title: suivi
d'exercices, de morceaux choisis et d'un lexique, Brill, 1966,
translator named on the back of the title page)? I would be
delighted to know that it is still in use. I would also be
interested to know when readings in devanāgarī are introduced in
current classes. When I was a student in Brussels, the introductory
course in Sanskrit was an "option" course set up for students in
Greek and Latin classics who were interested in comparative
lndo-European linguistics, and it was taught in transliteration for
their (our) benefit. For those who, like me, developed a passion
for Sanskrit and wished to pursue it further, devanāgarī was
introduced as of the second year and then used exclusively. Is this
still a common situation, or is Sanskrit now primarily taught for
its own sake, with readings in devanāgarī right from the start?
Rosane Rocher
Professor Emerita of South Asia Studies
University of Pennsylvania
On 10/24/13 2:03 PM, Lyne BANSAT-BOUDON
wrote:
Chers collègues,
On me permettra une
contribution, un peu
tardive, à la tribune sur l’enseignement du sanskrit en
Europe, et, en
particulier, en France, telle qu’ébauchée par Christophe
Vielle et Judit
Törzsök. Cum grano salis.
En guise de commentaire
au message de Judit Törzsök (4 juillet 2013), je dirai que je
suis à l’origine
de la tradition locale (indigène ?) du recours au « Gonda » (Manuel
de grammaire élémentaire de la langue
sanskrite), tradition que j’ai moi-même reçue de Charles
Malamoud dont j’ai
suivi, en 1969, une année d’enseignement du sanskrit (et de
« grammaire
comparée des langues indo-européennes, option sanscrit »), à
l’Université
de Nanterre, dans le département d’ethnologie, alors dirigé
par Olivier
Herrenschmidt (il s’agissait d’une « charge de cours »,
Charles
Malamoud étant alors Directeur d’études à l’EPHE, Section des
sciences
religieuses).
Quand, en 1983, j’ai
succédé à Charles Malamoud, dans ce même département et cette
même fonction,
j’ai perpétué la tradition, l’ouvrage de Gonda se révélant
particulièrement
commode en ce qu’il présente la totalité des paradigmes, en un
excellent abrégé
grammatical, ainsi que des exercices intelligemment gradués et
le lexique qui
leur est nécessaire. En ce sens, le Gonda
me semble justifier son statut de « manuel », ce qui n’est pas
le cas
de la Grammaire sanskrite élémentaire
de Renou, à laquelle Ch. Vielle fait référence dans son
message du 4 juillet
2013.
N’étant pas une adepte des
méthodes « d’immersion », j’avais jugé nécessaire d’utiliser
les
paradigmes du Gonda comme point de
départ à un exposé grammatical raisonné, dans lequel je
m’attachais à mettre en
évidence les principes à l’œuvre dans la phonétique et la
morphologie du
sanskrit, en un mot, l’organisation logique de la langue.
Comme complément au
manuel, je proposais ainsi une grammaire descriptive du
sanskrit, et, quand
cela s’avérait utile pour comprendre la structure de la
langue, une grammaire
comparative.
C’est ce même Gonda et cette même méthode
(complétée
par la lecture de textes : muktaka
et œuvres dramatiques, notamment) que j’ai, par la suite,
utilisés pendant les
onze années de mon enseignement à Lille (1989-2000), et,
depuis 2000, à l’Ecole
pratique des hautes études, dans le séminaire bi-mensuel que
je consacre à des
« Questions de grammaire sanskrite », afin de proposer à mes
auditeurs et étudiants un cours qui vaut initiation pour les
uns,
perfectionnement pour les autres.
Quand, en 2000, Judit
Törzök m’a succédé à l’université de Lille III, avec mon
entier soutien, elle
n’a pas changé de manuel, même si la méthode dont elle
l’accompagne diffère
nécessairement de la mienne. Ainsi évoluent les traditions
d’enseignement,
« locales » ou non.
Notons, du reste, que
l’université de Lille peut se prévaloir d’une tradition
sanskritiste qui
remonte à Victor Henry, auteur d’un autre manuel, Éléments de sanscrit
classique (1902). Tradition qui s’est
vue revivifiée, après le
départ (en 1985) de Jean Naudou pour l’université
d’Aix-en-Provence et quelques
années d’étiolement, avec un DUFL (Diplôme universitaire de
formation en
langue) de sanskrit (distribué sur trois années) dont j’ai
obtenu la création,
et qui est toujours en place au sein du Département de Langues
et Cultures
Antiques.
Cette relative
prédilection pour le Gonda n’enlève
rien aux mérites d’autres manuels en langue française (encore
que le Gonda dont nous parlons ne soit que la
traduction française d’un original allemand, comme le rappelle
Ch. Vielle), ni
à ces deux remarquables grammaires, œuvres de Renou, que sont
la Grammaire sanskrite élémentaire (1945),
et la Grammaire sanskrite (1935), que
ses utilisateurs appellent affectueusement sa « grosse »
grammaire.
Quant à la grammaire de Pierre-Sylvain Filliozat, Grammaire
sanskrite pâninéenne (1988), elle est précieuse en ce
qu’elle expose le point de vue de la tradition grammaticale
indienne, mais peut-être
difficile d’emploi pour une initiation au sanskrit destinée à
des occidentaux.
Au nombre de ces manuels
en langue française, il convient de citer 1) le « Bergaigne »,
autrement
dit, le Manuel pour étudier la langue sanscrite (1883), que
j’ai longuement fréquenté en ma qualité d’étudiante d’Armand
Minard, impeccable
grammairien qui exigeait de ses élèves qu’ils en aient
déchiffré les 222
stances avant le début des cours (Renou en soulignait la
difficulté,
prometteuse de succès ; Minard, lui-même, concédait que la
« voie
royale tracée par Bergaigne » était « assez raboteuse ») ;
2) les Éléments de sanscrit classique (1902) de
Victor Henry, auxquels j’ai encore recours occasionnellement,
pour certains
exercices, notamment ; 3) les derniers en date : le manuel de
Sylvain
Brocquet, Grammaire élémentaire et
pratique du sanskrit classique (2010) et une méthode Assimil
de sanskrit, dont Nalini Balbir est l’auteur, et que je
n’ai pas encore consultée.
Quant à l’enseignement
du sanskrit, il se donne également à Toulouse, avec les cours
d’Yves Codet,
associé à un enseignement de grammaire comparée des langues
classiques. Yves
Codet utilise un petit manuel indien pour débutants : le Saṃskr̥tabālādarśaḥ
(Infant Reader) de Vidyasagar Sastri
(1972, 31ème édition), qu’il a partiellement repensé en
fonction du niveau de
difficulté des exemples proposés, et conseille la Grammaire
sanskrite
élémentaire de Renou.
Je conclurai en
rappelant qu’il existe une école indianiste française,
illustrée par de grands
noms, dont la plupart étaient des agrégés de grammaire (en
l’occurrence,
grammaire comparée des langues indo-européennes), spécificité
bien française,
mais fort utile à qui s’essaie à pénétrer les arcanes du
sanskrit.
Enfin, on me pardonnera
d’avoir utilisé, ici, la langue française, autre tradition
locale, en voie,
semble- t-il, de prâkritisation tacite. Il va sans dire que je
suis prête
à en fournir une version anglaise, si nécessaire.
Sahr̥dayam,
Lyne Bansat-Boudon
Lyne Bansat-Boudon
Directeur d'études pour les Religions de
l'Inde
Ecole pratique des hautes études, section
des sciences religieuses
Membre
senior honoraire de l'Institut universitaire de France
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